mardi, novembre 9

Bonne pioche !!!

D'aucuns se désespèrent du silence de Mamzelle asticot,
mais elle a toujours fort à faire, fort à penser, et les lectures d'automne sont une moisson mitigée...

Celà dit, cette semaine quand même, quelques bonnes pioches :


La narratrice, une petite fille, parle de Carla, sa petite chienne adorée et sa meilleure amie, celle avec qui elle partage tout.

C’est plein de tendresse et d’amour, sans être mièvre (et faut savoir que je suis pas très sensible aux relations d'amour avec les animaux), la relation très forte de la fille à son chien est très bien décrite, dans les détails les plus concrets de la vie de chien comme dans les sentiments. En même temps c’est drôle, car la petite fille prête des sentiments et impressions ou avis à sa chienne, dans un anthropomorphisme exagéré, net et plein d'humour.

Le livre alterne une double page de texte avec petites illustrations pleines de détails, et une double page illustrée laissant beaucoup de place au fond de page, nous projetant au coeur de cette intimité. C'est dynamique, avec de petits détails, des sentiments.

Album ? Petit roman ? texte illustré ? c'est à chacun de lui trouver sa place, en tout cas, moi, dans ma bibliothèque, il en trouvera une à sa hauteur.

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L'autre pépite de la semaine, qui oscille là aussi entre album et roman-conte, c'est au Poisson soluble :


Une magnifique et un peu étrange fable sur la folie de la guerre qui arrive, divise et déchire les villes paisibles ; sur la violence et la destruction, l’aveuglement des gens.

Un coiffeur raconte ce temps de la ville et ces différents épisodes : la paix et la musique, la guerre fratricide, et comment il a interpelé les gens pour les ramener à la conscience, à la raison, via les souvenirs heureux.

Le texte est extrêmement poétique, avec des phrases courtes et graves, des mots pesés. Et chaque épisode est ponctué d’une phrase sur le silence des pierres (silences qui protègent, qui séparent, qui désolent, qui inspirent…) ; sans doute pour dire l’immuable, la sagesse des pierres mémoires des lieux, témoins silencieux des drames humains, de leurs excés et de leur folie. Peut-être pour dire qu’il faut se recentrer sur l’essentiel, les racines ; sans doute avec d’autres symboliques liées aux pierres...

On reconnaît les illustrations très réalistes de Marion Janin, son trait extrêmement fin, les détails, les ombres et les jeux des matières qui s’enchevêtrent. Elle y ajoute peu à peu des éléments minéraux (parfois végétaux) qui gagnent sur les paysages, presque jusqu’au surréalisme (on pense aux œufs de Dali), montrant à la fois la destruction et la ré-installation de la nature dans la ville. Quelques doubles pages présentent d’ailleurs juste un morceau de pierre, à la façon d’un cahier naturaliste, pour donner encore plus de poids à ces pierres.

Un conte facile à comprendre mais avec des questions qui peuvent rester en suspens concernant ces pierres…
à sa lecture, le temps s'arrête un peu (et ça fait du bien). Bref, j'ai été assez sensible à cette nouvelle originalité du Poisson.

*Mon amie Carla / Stephane Kiehl. Autrement, 2010
**Les silences des pierres / P. Barbeau ; Marion Janin. Atelier du poisson soluble, 2010

Ah oui ! et puis je me suis bien marrée en lisant le dernier Gutman, délicieusement farfelu !

Et pour le reste demande l'asticot ? patience, patience, j'en parlerai bientôt ;-)

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