dimanche, juillet 11

Histoire d'amour...

L'asticot est un peu anti-princesses blondes qui tournicotent en robe de mousseline rose, et chantonnent en se coiffant indéfiniement, et en rêvant à un bellatre en collant bien sûr...

parce que ça suffit de rabacher ces modèles à nos filles !
(mais ça c'est une autre histoire)


***
J'étais donc pleine d'à prioris devant ce petit roman,



et je m'attendais à un roman passe-partout, plein de poncifs et un peu gnan-gnan sur une princesse nombriliste...

Mais non, et là je dis BRAVO !

L'histoire commence assez basiquement, avec une Princesse bonne à marier, dont le cher papa, Roi de son état, convoque comme il se doit les princes des alentours... mais aucun n'est à la hauteur.

Par trois fois il lance des appels de plus en plus loin pour recevoir des prétendants, mais rien n’y fait, la belle ne trouve pas chaussure à son pied.
La fée, appelée en ultime recours, va tout changer, mais pas du tout comme on se l’imagine…

Le roman est assez facile à lire, dans un style dynamique et enlevé, rythmé par les rimes. Mais il est surtout drôle, avec un ton décalé digne du conte détourné, et renforcé par des illustrations qui accentuent encore l'humour et invitent à une deuxième lecture bien au delà du texte. Je ne suis pas fan de ce genre de dessins, mais quand on s'y penche, ça fourmille de références et détails pas mal vus (les pretandants ressemblent à Harry Potter, au petit Prince, aux Rois mages, à Batman, etc).

Celà dit, jusqu'ici, rien qui casse des briques quand même...

Mais surtout, et c’est là que réside tout l’intérêt du roman, la fin est extrêmement surprenante (moi je ne m’y attendais pas du tout) :
La princesse tombe amoureuse de la fée au premier regard, elles partent donc s’installer ensemble (genre sur le dos de la licorne au coucher du soleil),



et c’est le happy end :
« Elles vécurent heureuses.
Et c’est ainsi que doit s’achever tout véritable conte de fées ».

C’est donc bien avec humour mais très simplement, que l’on amène le thème de l’homosexualité féminine. Pour une fois, la ficton ne se fait pas trop ‘prétexte’, on ne tombe ni dans des clichés (sauf ceux du conte), ni dans la gravité, ni dans la leçon explicitée sans fin comme quoi on doit accepter les différences.
Non, le thème
(déjà plus rare que celui l’homosexualité masculine,
et d’autant plus dans les romans pour plus jeunes)
est traité du simple et noble point de vue des sentiments :

« En une seconde, elle comprit que c’était Elle ».

Cette fin atypique, qui bouscule un peu le genre de fictions pour cette tranche d’âge, en fait un conte au traitement moderne et original, drôle et simple, qui met en avant l'Amouuuuuuuur, le Vrai, tout simplement...

La princesse qui n’aimait pas les princes / Alice Brière-Haquet ; ill. par Lionel Larchevêque. Actes Sud Junior (Benjamin)

1 commentaire:

  1. j'ai beaucoup aimé moi aussi. La chute est irrésistible... vive l'amour vrai et véritable!!

    RépondreSupprimer

Quelque chose à dire peut-être ?